dimanche 30 avril 2017

Sous le vent...

A peine une semaine après mon retour du Liban, j'ai encore le cœur qui bat plus vite à l'évocation de ces petites heures passées en bord de mer. Mais pas n'importe quel bord de mer ! Un paradis sur mer.

La journée avait débuté comme d'habitude, tranquillement. Ce matin-là, j'avais bouclé mon sac et tout bien rangé dans mon coffre, car je quittais le Nord pour suivre cette amie qui voulait aussi découvrir cette crique qu'elle avait en vain déjà cherchée. 


Pour une bien jolie entrée en matière, nous nous sommes d'abord arrêtées au monastère de Saydet el Natour (N-D du Gardien), idéalement situé juste devant la mer avec le voisinage de salines. Bleu sur bleu égale ?...

Il y a plus de 900 ans que ce "deir" aurait été construit par des 
moines cisterciens sur les vestiges d'un temple païen détruit au VIème siècle par un tremblement de terre. Mais j'ai une nette préférence pour la légende populaire qui dit que ce monastère aurait été construit par un homme extrêmement riche dont la conscience était fort encombrée de turpitudes en tous genres... Natour signifie gardien en arabe, ou celui qui attend. La tradition orale parle de cet homme abandonnant tout et se réfugiant, totalement démuni, dans une grotte sous l'actuel monastère. Il se met les fers aux pieds et jette la clé à la mer. Il passe des années à supplier Dieu de lui accorder sa miséricorde. Un jour, un pêcheur lui offre un poisson dont les entrailles lui livre la clé qu'il avait lui-même jetée, signe du pardon divin. C'est en remerciement que cet homme aurait construit cet endroit. 

A l'intérieur, nous avons eu la belle surprise de découvrir une église dont tous les murs sont recouverts de fresques religieuses, plafond compris ! 

A l'approche de notre but, Enfé, mes pulsations déjà augmentaient... A pied, l’œil aux aguets, nous avons d'abord découvert de bien jolies maisons, certaines blanches et bleues, et une église magnifique dotée d'un parvis éclatant.

Mais là où ma mâchoire a eu une franche faiblesse de longue durée, façon poisson hors de l'eau, c'est lorsque nous avons enfin trouvé ce petit bord de mer aménagé à la grecque. 

Taht el Rih, "Sous le vent", c'est son nom. J'en ai encore la sensation dans les cheveux. Et vlan ! Je suis re-tombée amoureuse. C'est vrai aussi que j'ai tendance à tendre le bâton pour me faire battre, comme on dit. Mais là...faudrait se faire faire une "cardiosectomie" (ne cherchez pas, je viens de l'inventer) pour rester de marbre. C'est bien simple, je ne voulais plus partir. Le pompon dans cette histoire, c'est que pour parvenir à ce paradis miniature, on doit traverser un petit cimetière. Ce sont donc les habitants de ces dernières demeures qui sont les mieux placés ! Jugez plutôt...



Je suis déjà toquée depuis un bon moment... me voilà totalement gaga !