
Décembre 1988, lors de ma toute première visite au Liban, il n'était évidemment pas question d'aller voir les cèdres. La guerre, tout autant que la froidure de l'hiver, empêchait que l'on montât jusqu'à ce sanctuaire. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Un sanctuaire, un lieu de paix, une retraite qui se mérite. Mais de quoi parle-t-elle, pensez-vous...
Si le Liban est le pays des cèdres, vous n'allez pas en croiser à tous les coins de rue. Et puis attention... il y a cèdre et cèdre ! Le plus répandu aujourd'hui, car plus facile à faire pousser, est le Cedrus atantica qui reboise plus rapidement les montagnes. Mais celui dont je vous parle est le Cedrus libani, l'espèce qui se raréfie et que l'on admire encore au nord du pays à 1925 mètres d'altitude, au-dessus de Bcharré, village du célèbre écrivain Khalil Gibran.
Là, ce sont environ 370 cèdres géants, derniers vestiges d'une forêt qui couvrait la montagne libanaise. Plusieurs d'entre eux sont millénaires, voire pluri-millénaires...et vous toisent de leur hauteur pouvant atteindre 40 à 50 mètres.

A Rhodes, le colosse, symbole de la résistance à l'envahisseur, était de bronze et n'a vécu que 60 ans. Au Liban, les colosses de la montagne, merveilles de la nature et fierté nationale, ont traversé les siècles, les guerres, les maladies, et se dressent encore dans le silence de la montagne.
"Ce sont des êtres divins sous la forme d'arbres" écrivait Lamartine. Il faut aller leur rendre humblement visite pour le comprendre.
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