mardi 31 mai 2016

Road show à la libanaise n°2

J'avais à peine quitté le Chouf, cette si belle région montagneuse à dominante druze, et après quelques fort sympathiques retrouvailles avec certains de mes amis, me voilà à nouveau partie sur les routes. Mais alors... quel temps ! Moi qui m'imaginais déjà porter toutes mes robes d'été et mes sandales de pétasse, j'en ai été pour mes frais ! Jamais vu un temps aussi pourri en avril au Liban. Première glissade en partant sur la route trempée : un petit coup de frein à peu tardif pour cause de ralentisseur jamais signalé, et zouuuuuuuuu... ma voiture chasse de l'arrière, comme une jolie danseuse orientale. Très bien, qu'à cela ne tienne, s'il faut rouler à 30km/h, allons-y, quitte à se faire doubler dans les virages. C'est que je ne suis pas pressée de mourir, moi !


Arrivée à un carrefour, j'hésite un peu (pas très longtemps, car logiquement je monte), mais par acquis de conscience, je baisse la vitre et demande à une petite dame si c'est bien le chemin pour Zahlé. La réponse fut la suivante : "je ne connais pas le chemin à partir d'ici, mais si tu m'emmènes chez moi, je t'indiquerai la route sans problème". Le "chez moi" en question étant un joli détour d'environ 30 minutes vu le temps...j'ai légèrement hésité . Et puis après tout..., j'étais en vacances, pas de train à prendre, une occasion de passer par un autre chemin, et j'avais déjà moi-même profité de ce genre d'auto-stop informel dans mes années folles...alors yalla ! Elle était mignonne comme tout ma passagère qui ne parlait pas un mot de Français. Je baragouinais quelques mots sans doute mal agencés, mais on arrivait à se comprendre malgré tout. Quand la grêle s'est mise à tomber (si, si, je vous assure), les mots n'étaient carrément plus nécessaires ! Bref, je l'ai laissée devant chez elle, et trouvé mon chemin selon ses indications sans aucun problème.

Finalement, un peu plus haut encore, le temps s'est un peu calmé, la pluie a cessé malgré de bons gros nuages bien gris. Mais, en l'occurrence, çà m'a permis d'admirer des paysages aux contrastes bondissants. Ces montages verdoyantes du printemps, piquetées de fleurs nouvelles et à l'abri d'une couverture mouvante aux longues traînées de nuances de gris et blanc...


Je me suis arrachée à ma contemplation pleine d'enthousiasme malgré le vent un peu frisquet, et après avoir traversé une belle nappe de brouillard (j'aurais tout eu ce jour-là !), je me suis retrouvée nez à nez - si je puis dire - avec un autre spectacle merveilleux : la plaine de la Bekaa sous un ciel de plomb troué de quelques rayons de soleil.

C'est vrai que dit comme çà, çà n'a l'air de rien ou presque, mais en réalité, c'est fastueux ! Cette étendue de terres cultivées entre deux chaînes montagneuses, j'en suis encore restée bouche bée... et j'ai mieux compris pourquoi ses habitants peuvent en être aussi fiers.

Je suis descendue doucement jusqu'à Zahlé, ralentissant souvent pour jeter un œil de côté sur le paysage mouvant et magnifique qui s'offrait à moi. 
Si un ciel sans nuage est synonyme de luminosité et de limpidité, ce genre de vision houleuse et changeante à chaque instant rejoint l'idée que je me fais du véritable romantisme. 

Oui, le Liban peut être romantique lorsqu'on s'y arrête et qu'on prend le temps de l'observer et de l'aimer...

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